Statut : Achevé
Type de projet : Valorisation du patrimoine immatériel villageois
Découvrir la personnalité d'un personnage aussi talentueux que réservé dans sa vie d'artiste est un plaisir de fin gourmet. Sculpteur hors du commun, Jean-Joseph Halleux, originaire de Renouprez (Charneux, Herve), vient au monde (1815) dans une famille laborieuse de sept enfants. Jean-Joseph, le quatrième, n'est pas favorisé par la nature, les plus « charitables » disent de lui qu'il est « rachitique ».
Ses rares déplacements, du domicile paternel à l'église pour le catéchisme, ont suffi d'éveiller ce garçon à d'autres préoccupations que celle du tissage à domicile. Il sculpte des bouts de bois en gardant quelques moutons dans les prés et finit par réaliser, à quinze ans, une statue (naïve) de Saint-Léonard.
Remarqué pour ses petites œuvres, il est pris en charge par le bourgmestre qui l'envoie à l'Académie des Beaux-Arts d'Anvers (1832) où le garçon de quinze ans apprend à lire et à écrire.
Ses progrès étonnent son directeur anversois, mais le tempérament du jeune artiste s'affirme aussi. Obligé de quitter Anvers, Halleux terminera ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Liège, en 1936.
Sa première commande pour l'église Sainte-Catherine (en Neuvice à Liège) lui permet de vivre (ses parents sont pauvres). Une première chance se présente pour des travaux de décoration et sculpture au château de Modave (1838-1841). Ensuite, il travaille longtemps à l'église collégiale Sainte-Croix à Liège dont il sculpte entre autre le chemin de croix, un travail de précision. Sa renommée grandissante, Halleux exécute un nombre incalculable de statues, bustes, rampes d'escaliers (église Saint-Jean à Liège).
Il ne se fait pas riche pour autant. Cela détermine la nature des matières utilisées : le plâtre, le bois, le tuffeau et l'argile pour le modelage (terre cuite), en fonction de ses possibilités pécuniaires. L'art de Halleux s'exprime et fort de la signature due à son ciseau, il postule pour le poste vacant de professeur à l'Académie liégeoise. Malheureusement, étant moins érudit que ses condisciples, ce poste lui est refusé, le « condamnant » à sculpter encore et encore. Presque toutes les églises du Pays de Herve possèdent une ou plusieurs de ses œuvres. Entre-temps, il travaille enfin à une œuvre issue de sa pensée : le « Caïn » devenu célèbre mais lui aussi relégué aux oubliettes.
Sa renommée atteint la Ville de Huy où il travaille pour le compte de l'église Saint-Pierre (rive gauche “ œuvres détruites). En 1857, année favorable, il réalise la statue de Pierre l'Ermite, un moine prédicateur de la première croisade. Cette magistrale exécution est visible dans le parc de l'ancienne abbaye de Neufmoustier à Huy.
Halleux a aussi l'honneur d'une commande du buste de Charles Morren, célèbre botaniste, demandée par son fils (1860). Le sculpteur Jean-Jospeh Halleux bénéficie d'une bourse de la Fondation Darchis pour parfaire son art à Rome (1858). Entre deux voyages, il réalise la statue de Saint-Fiacre, le fronton néo-roman et les fonts baptismaux pour l'église de Dison. Après Rome, possédant vraiment son art, Halleux réalise un gisant en marbre blanc. Oeuvre très sensible, d'une grande poésie : le tombeau de Françoise Lanhay (1865), tombeau bien protégé au cimetière de Robermont. Qui ne connaît pas « la belle au bois Dormant » ? Mais qui sait que J.J. Halleux en est le créateur ?
Cette réalisation était-elle une « carte de visite » supplémentaire en faveur du sculpteur Jean-Joseph Halleux ? Probablement, car la Ville de Huy lui demande un travail plus profane : deux statues en pierre de taille et le fronton du Palais de Justice. L'envers du décors se présente brutalement, après ces travaux. Bohème, sans doute dépressif, il est surtout déçu de n'avoir pas attiré l'attention sur son art. Ses œuvres ne se vendaient pas malgré toutes les expositions auxquelles il a participé et bien que les critiques artistiques de l'époque en faisaient l'éloge. Monsieur Decoux, sociétaire de l'Union des Artistes, écrivait, vers 1878 : « C'est le nauffrage de cette inteligence si vive, de ce talent vigoureux et plein d'avenir. Nous n'avons pas le courage d'en signaler la cause. » Le 25 décembre 1876, notre Artiste Jean-Joseph Halleux, concitoyen des Charneutois, décède accidentellement à Dinant.
Daniel Roussel
Méconnu du grand public, J.J. Halleux, originaire de Charneux, a pourtant été un artiste prolifique dans la province de Liège. Il contribua à la décoration de nombreuses églises et bâtiments civils. Il exerça également ses talents dans certaines demeures privées comme...
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